Quelles ruines archéologiques visiter lors de mon voyage en Équateur ?
L'histoire précolombienne de l'Équateur est très riche mais il faut savoir où regarder. Florilège des sites immanquables.
En bref : Amateurs d’histoire et d’archéologie, vous êtes dans le bon pays ! L'histoire précolombienne de l'Équateur est riche et le pays conserve quelques ruines qui valent le détour
Les vestiges de civilisations perdues se trouvent dans diverses parties du continent sud-américain, encadrées dans de magnifiques paysages naturels. L'histoire précolombienne de l'Équateur est plutôt (j’aime les euphémismes) riche et le pays conserve quelques ruines qui valent le détour, mais il faut donc savoir où regarder. Voici le florilège des sites immanquables !
Des civilisations diversifiées
On compte 18 nationalités autochtones et 14 peuples aux traditions diverses qui ont leur propre vision du monde. Les nationalités indigènes de la forêt amazonienne les plus connues sont : Kichwa, Huaorani, Achuar, Shuar, Cofán, Siona-Secoya, Shiwiar et Záparo. Quelques peuples comme les Tagaeri et Taromenane, parents des Huaorani, se sont déclarés « peuples non contactés ». Ils n’ont donc pas de contact avec le monde extérieur. Toutes ces communautés ethniques sont d’ailleurs protégées par la Constitution de la République, principalement en leur reconnaissant des droits collectifs depuis 1998 qui facilitent la préservation de leur culture et de leurs territoires ancestraux.
L’histoire de l’Équateur a été marquée par des périodes de changement radical et de nombreuses cultures se sont succédées et côtoyées : les cultures inga, chobshi, machalilla, valdivia, guangalla, napo, las vegas, cotocollao pour n’en citer que quelques-unes... Aujourd’hui encore, certaines traditions héritées de ces cultures restent très vives et certains peuples sont les descendants directs de pratiques culturelles ancestrales.
La culture de l'Équateur est très diversifiée, elle fait partie de la cosmovision andine, l'un des centres du développement civilisationnel le plus élevé de la planète. La côte et l’Amazonie regorgent elles aussi d’une importante diversité culturelle.
Il y a donc une forte diversité ethnique et régionale. Cela est marqué par une population très métissée de peuples indigènes, afro-équatoriens et blancs ; ainsi que des régions telles que la côte, les montagnes, l'est et la région insulaire, toutes avec des spécificités et des identités très riches.
Ingapirca, le vestige le mieux conservé
Ingapirca, mot venant du quechua signifiant « mur des Incas », est un complexe archéologique incontournable d'origine inca, situé dans le sud des Andes équatoriennes, dans la province de Cañar.
Le site archéologique précolombien de quatre hectares est le plus important et le mieux conservé d'Équateur. Il est devenu comme le Machu Picchu au Pérou, les symboles du pouvoir de la civilisation inca.
Cette construction est un magnifique échantillon de ce qu'était la culture canari-inca. Il était un important centre religieux, politique, scientifique, militaire et administratif construit au XVe siècle, durant le règne de l’antépénultième inca Huayna Cápac.
Les ruines sont faites de pierres parfaitement sculptées à la mode inca. Vous y trouverez aussi un cimetière, des observatoires solaires, des routes, des temples et une place indigène.
On retrouve dans le noyau principal du lieu le Temple du Soleil, comme chez son cousin le Machu Picchu.
Le site, décrit pour la première fois au XVIIIe siècle, fut seulement investigué dans la deuxième moitié du XXe siècle et est ouvert au public depuis 1987. Les questionnements vont donc bon train : visitez le musée pour vous faire une idée ! Pour 6.00 USD, la visite guidée et le musée sont inclus, alors autant en profiter.
Les pyramides de Cochasquí
Des pyramides en Équateur ? On trouve vraiment de tout par ici ;-). Blague à part, le parc archéologique de Cochasquí est constitué de 83,9 hectares sur lesquels on retrouve 15 pyramides, 21 monticules funéraires ou tombes qui appartenaient à la culture pré-Inca des Quitu-Cara.
Le site est perché à 3 100 mètres d'altitude et situé à environ 50 kilomètres de la capitale, près des lagunes de Mojanda. Je vous recommande plutôt d’avoir une voiture pour le visiter à votre convenance.
On estime que le site fut construit entre 850 et 1550 avant Jésus-Christ par la culture quitu-cara. Ces pyramides ont trois principales fonctions : la religion, l’astronomie et l’aspect militaire.
Les fouilles sur le site ont seulement commencé dans les années 1930 et c’est depuis 1981 que le gouvernement de la province de Pichincha a placé sous sa protection ce patrimoine culturel. En 1988, il a été déclaré « parc archéologique de recherche scientifique de Cochasquí ». Sur le site, il y a bien entendu le musée archéologique mais aussi un musée ethnographique et un splendide jardin ethno-botanique. Vous en aurez pour la journée !
Vous pourrez retrouver au sommet de la pyramide 13 la preuve de l'empreinte humaine du pied droit faite lorsque la boue était encore fraîche et avec des qualités plastiques adéquates pour tamponner ladite empreinte.
Tulipe, sur les traces de la civilisation yumbo
On ne parle pas de l’emblématique fleur néerlandaise ici, mais bien d’un site archéologique d'envergure!
Ce centre ancestral et cérémoniel du peuple yumbo se situe au milieu de la forêt subtropicale du nord-ouest de la province de Pichincha. Si vous passez par la vallée de l’Intag [article vallée de l’Intag], c’est une étape incontournable.
Il comprend trois hectares de terrain et est divisé en deux parties : le musée pour comprendre le site au mieux et, à l'extérieur, des piscines et le centre cérémoniel.
Les piscines (vides, vous ne pourrez donc pas y piquer une tête !) sont situées à 1 450 mètres d'altitude et à 70 km de Quito et ont des formes rondes, carrées et rectangulaires. C’est dans ces dernières que les chamans ou « yachaks » réalisaient des cérémonies. Des preuves des anciens colons yumbos et des vestiges architecturaux des Incas ont été trouvées sur ce site.
Tulipe a reçu plusieurs prix internationaux pour son rôle capital dans la conservation et la restauration du patrimoine culturel. En plus d’en apprendre sur la culture yumbo, l’endroit est au milieu d’une flore luxuriante : un avant-goût de Mindo toute proche !
À Quito et à Cuenca, l’archéologie dans la ville
Rumipamba à Quito est un des exemples de sites archéologiques faciles d’accès. Les « Quitus », les premiers habitants de la capitale actuelle, établirent un campement à proximité et ne l’abandonnèrent qu’en 1660, après une énième éruption du volcan Pichincha qui eut finalement raison d’eux.
À Cuenca, le site de Pumapungo est un vestige inca extrêmement bien conservé. Cuenca était une ville importante de l’Empire inca, connue alors sous le nom de Tomebamba. Datant également du XVe siècle, ce site regroupait un temple massif dédié au Soleil. Des vierges étaient chargées de préserver le site et vivaient sur place. On y retrouve donc des zones d’habitation mais aussi des représentations des trois mondes de la cosmovision andine. L’entrée du musée Pumapungo est gratuite et vaut vraiment le détour si vous passez par Cuenca!
Agua Blanca et la côte
Le site archéologique d’Agua Blanca situé à 12 km au nord de Puerto López, est au cœur du parc national de Machalilla. Il se distingue par les vestiges d'une ville de la période manteña. En dehors des ruines, l’attraction principale est une lagune volcanique dont les eaux se sont révélées être médicinales. Vous pourrez voir (et sentir !) le « palo santo », un arbre célèbre dont on extrait l’huile pour la vendre. Vous pouvez visiter les vestiges de la culture manteña qui sont exposés dans le musée et où furent retrouvées autant des urnes funéraires que des sculptures de plusieurs cultures s’étant côtoyées sur le site. Des fouilles sont toujours en cours dans les environs. Comme pour les sites andins, les recherches sont récentes et il reste beaucoup à découvrir !
Les populations du littoral équatorien étaient très actives : les vestiges retrouvés montrent que les locaux échangeaient avec des contrées aussi lointaines que les côtes chiliennes et mexicaines ! Le commerce était basé sur le troc et l’une des « monnaies » de paiement courante était le spondylus, un coquillage commun de cette partie de la côte. Ce n’est donc pas pour rien que la route côtière de l’Équateur s’appelle désormais la « route du Spondylus » !
Si vous montez plus au nord, du côté de Bahía de Caráquez, vous trouverez les sites de Japoto et Chirije, deux sites de la culture manteña à visiter.
Manta, sur la côte, est la ville la plus ancienne d’Équateur. Connue comme « Jocay » avant l’arrivée des Espagnols, c’était une ville à l’économie florissante et un comptoir de commerce ouvert sur le monde pré-colombien. Il ne reste malheureusement que peau de chagrin de cette cité grandiose...
Les politiques de conservation culturelles de l’Équateur sont assez récentes, ce qui explique que peu de sites sont accessibles et aménagés. En outre, de nombreuses cultures privilégiant l’habitat nomade (notamment en Amazonie), les habitats éphémères, n’ont pas résisté à l’épreuve du temps. Pourtant, les sites dont je vous ai parlé ici valent le détour et vous permettront de comprendre la complexité de l’identité équatorienne. Alors ne les oubliez pas quand vous planifierez votre circuit avec l’aide de l’équipe et de moi-même .
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À bientôt !
Léon de Quito
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