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L'Equateur : un petit pays à la grande Histoire

Saviez-vous que Quito fut la seconde capitale de l'Empire inca ? Et que l'Équateur fit partie de la Grande Colombie ? Grande histoire d’un petit pays !

En bref: Pays riche en cultures et au métissage important, voici un point concis sur l'histoire de l’EquateurJeune nation aux racines indigènes innombrables, l’Equateur ne devient le pays que l’on connaît aujourd’hui seulement en 1830. Afin de vous y retrouver, je vous donne quelques repères sur l’histoire de mon pays d’adoption!

L’époque précolombienne et la fin de l’empire Inca

Bien entendu, avant l’arrivée des colons espagnols, l’Amérique du Sud était bel et bien peuplée ! Malheureusement comme il y a peu de sources écrites, les civilisations passées sont surtout connues à travers les sites archéologiques laissés en héritage. Ainsi, il existait de très nombreux peuples indigènes vivant sur le territoire connu comme aujourd’hui l’Equateur : les Cañaris près de Cuenca, les Kichwas des Andes, les Kichwas d’Amazonie, les Shuars, les Huaorani, les Tsachila, les Cofan…  ces peuples vivent toujours aujourd’hui en Equateur et maintiennent leurs cultures et leurs traditions.

Les colons espagnols arrivèrent dans la région en pleine guerre de l’empire Inca : les deux fils de Huayna Capac se déchirent autour de la succession de leur père. Atahualpa finit par gagner la guerre et entreprend un voyage de Quito pour rejoindre Cuzco afin de prendre ses fonctions. Intercepté à Cajamarca par les espagnols il est alors fait prisonnier et promet l’or des Incas aux espagnols pour retrouver sa liberté. C’est dans cette optique que les troupes du conquistador Pizarro se rendent vers le Nord, vers Quito, pour trouver le trésor de l’empereur Inca. Sebastian de Belalcazar et Pedro de Alvarado entreprennent la conquête des Andes à partir de 1534.

Pour en apprendre plus sur l’histoire précolombienne, faites un détour par l’un des vestiges archéologiques Ingapirca, Tulipe ou Cochasqui !

L’époque coloniale et la Real Audiencia de Quito

La conquête du territoire équatorien s’étend sur plusieurs années. Est établie la « Real Audiencia de Quito », l’autorité gouvernante pour les colons. Seconde capitale de l’empire Inca, il est important pour les nouveaux occupants d’établir leur pouvoir en construisant et en évangélisant. C’est ainsi que Quito est devenu l’un des plus grands centres coloniaux d’Amérique du Sud, fondée dès 1534. De nombreuses autres villes suivent, dont Cuenca, l’ancienne ville de Tomebamba, en 1557.

Pendant le temps de la colonie, qui s’étend tout de même de 1534 jusqu’à 1822, le territoire connu aujourd’hui comme l’Equateur dépend de la Vice-royauté du Pérou puis de celui de la Nouvelle-Grenade. Les colons cherchent à exploiter les richesses de ce petit coin d’Amérique du Sud. C’est ainsi que commence notamment la culture du cacao déjà bien présente précédemment. Peu d’or et peu d’argent toutefois au grand dam des espagnols ! Cela n’empêche pas les colons de réaliser leur « mission civilisatrice » : l’évangélisation des populations indigènes. Cela explique pourquoi les églises, monastères et chapelles sont si nombreuses dans tout le pays et pourquoi il reste si peu des cultures prédatant l’arrivée des espagnols.

Guayaquil devient le point d’entrée de marchandises dans le pays et un port de première importance sur le continent. Mais de nombreuses tragédies rendent difficile la pérennité de l’économie coloniale : tremblement de terre, épidémie et autres catastrophes naturelles n’ont cessé de ravager ce petit bout de continent.

Le déclin économique de l'Espagne, associé à la montée des nouveaux idéaux des Lumières et à l'expansion conséquente du mouvement d'indépendance dans toute l'Amérique latine, auquel le pays n'a cessé de se joindre, a réussi après des luttes sanglantes à devenir indépendant de l'Espagne le 24 Mai 1822.

Comment est né l'Équateur ?

 Les mouvements d'indépendance commencent le 9 octobre 1820 où des créoles et des individus de la garnison de Guayaquil dirigée par José Joaquín de Olmedo se rebellent et expulsent les autorités espagnoles, créant une nouvelle nation appelée la Province libre de Guayaquil.

La junte révolutionnaire qui se forme a immédiatement demandé l'aide de Simón Bolívar, qui  envoie le maréchal Antonio José de Sucre et quelques centaines de soldats en renforts; la campagne sur la Sierra avance laborieusement jusqu'à ce que Sucre l'emporte dans la fameuse bataille de Pichincha, le 24 mai 1822, date reconnue par les Équatoriens comme celle de son indépendance de l'Espagne.


Au terme de cette bataille qui marque la fin de la guerre d’indépendance vis-à-vis de l’Espagne, l’Equateur devient partie prenante de la Grande Colombie. L’utopie de ce gigantesque état allant de l’Equateur jusqu’au Venezuela ne survit toutefois pas à son créateur, l’illustre « Libertador » Simon Bolivar.  

Mais lorsque le vaste projet du Libérateur a échoué, un groupe de notables réunis à Quito a décidé d'organiser le nouveau pays en tant qu'État indépendant et cède le pouvoir au général vénézuélien Juan José Flores.

Le 13 mai 1830, les corporations de Quito décident de «construire un État libre indépendant, avec les villes partagées dans le district sud et celles qui souhaitent le plus adhérer, à travers les relations de la nature et la coexistence réciproque».


Quelques semaines plus tard, en août, la première Assemblée constituante se réunit à Riobamba. L'un des défis de cette Assemblée fut de choisir le nom du pays ! Au XVIIIème siècle, la mission géodésique française avait mesuré dans la région la ligne imaginaire de l’Equateur : depuis, c’est ce nom qui apparaissait sur les cartes et qui s’est donc assez naturellement imposé.  

Bon, je l’avoue, je vous ai fait la version courte ! Mais je vous invite à visiter les musées de Cuenca, Guayaquil et Quito pour comprendre dans toute sa complexité le récit de l’Indépendance. Ce moment fondateur a créé le sentiment national équatorien et vous y retrouverez de très nombreuses références lors de vos visites.

Epoque contemporaine : indépendance et instabilité

Comme pour ses voisins du sous-continent, l'histoire contemporaine de l'Équateur a été marquée par une profonde instabilité. Eh oui, pas facile de passer d’état vassal à l’indépendance !

A partir de 1830, c’est donc l’ère républicaine qui commence. La première constitution est donc adoptée à Riobamba le 22 septembre 1830. La mandature de Juan José Flores, premier président est marquée par une certaine errance et des difficultés de gouvernance. Son successeur, Vicente Rocafuerte se montre plus ambitieux dans ses réformes, notamment sur le plan économique. Mais Juan José Flores revient au pouvoir avec l’ambition de le garder le plus longtemps possible… la seconde constitution de l’Equateur, adoptée en 1843, met le feu aux poudres.

A partir de la révolution de Mars qui permet la destitution de Juan José Flores, et jusqu’en 1859, l’instabilité politique est très forte et met un frein au développement du pays, qui peine à trouver un leadership efficace et à maintenir un cap. La guerre avec le Pérou n’arrange rien.
La deuxième moitié du XIXème siècle est marquée par deux présidents hauts en couleurs, Garcia Moreno et Eloy Alfaro. De coups d’Etat en coups d’éclat, ils permettent de faire passer de grandes réformes, souvent au mépris de l’expression démocratique.  Eloy Alfaro lance, à la fin du XIXème siècle une grande campagne de libéralisation de l’Etat, en tentant de laïciser l’Etat notamment. Il est lynché en place publique en 1912.
A partir des années 1930, c’est la figure de José Maria Velasco Ibarra qui domine la vie politique, jusque dans les années 1970. Cette instabilité constante ne rend pas service à l’économie du pays, qui ne connaît pas de grandes réformes et fait donc reposer ses exportations sur des matières premières brutes : banane, cacao, pétrole. La situation économique devient difficile et, à partir des années 1970, l’inflation fait rage.
Si la banque centrale tente de maîtriser cette tendance, les dévaluations successives du « Sucre » n’arrangent rien à la gestion des affaires courantes du pays. Le dollar est adopté en 1999, en quelques jours à peine, afin de sauver l’économie nationale. Je vous recommande vivement de visiter un des musées de la banque de l’Equateur à ce sujet afin de comprendre l’histoire du pays à travers sa monnaie.

L’Equateur aujourd’hui, à la recherche de la sérénité

La fin des années 1990 est marquée par de nombreux soulèvements populaires, chassant trois présidents successifs du pouvoir. En 2007, Correa marque une nouvelle ère : en restant 10 ans au poste de président, il permet de mener des réformes en profondeur, en améliorant les infrastructures du système de santé, du réseau routier, de l’accès à l’eau potable. Son bilan n’est toutefois pas tout rose puisque la liberté d’expression fut menacée à de nombreuses reprises et la dérive autoritaire de sa pratique du pouvoir ne peut être mise de côté.
L’Equateur essaie aujourd’hui de se moderniser et de s’ouvrir au monde, notamment à travers le secteur du tourisme. Sa récente ouverture au tourisme en fait un des joyaux préservés du continent sud-américain, tant du point de vue du patrimoine colonial que des trésors naturels, comme les Galapagos ou l’Amazonie équatorienne.
Je ne suis pas historien mais j’espère avoir pu éclairer votre lanterne sur l’histoire de l’Equateur. Les musées, mais aussi les treks comme le chemin de l’inca , les rencontres avec les communautés et les guides locaux vous permettront d’en comprendre tout la substantifique moelle si vous souhaitez approfondir le sujet.
L’équipe et moi vous aidons avec plaisir à vous organiser pour découvrir toutes les richesses de ce petit pays alors n’hésitez pas à nous contacter.

A bientôt !
Léon de Quito

Un road-trip dans les Andes ? Un séjour en Amazonie ? Une croisière aux Galapagos ? Je vous aide avec plaisir à profiter des trésors de l’Équateur aux meilleures conditions grâce aux partenaires du Réseau Solidaire ! Dès maintenant, vous pouvez aussi me poser toutes vos questions sur le Forum en commençant une nouvelle discussion. Allez, je vous attends !!!