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Guamote : où, quand, comment?

Êtes-vous prêt pour une immersion andine au cœur d'une province épargnée par le tourisme de masse ? Dépaysement garanti, je vous raconte tout !

En bref : Guamote, petit village endormi au cœur des Andes la plupart des jours de la semaine, se réveille le jeudi avec son impressionnant marché traditionnel. Pause panoramique sur les charmes de Guamote et de ses alentours, encore trop peu connus des voyageurs qui explorent la Sierra.

Guamote, un peu plus qu’un marché !

Le long de l’avenue des volcans, au sud de Riobamba et à quelques encablures du prestigieux volcan Chimborazo, se trouve le paisible village de Guamote. Paisible, sauf le jeudi ! L'effervescence commence tôt et il faut sortir du lit à la fraîche pour profiter de ce marché artisanal et agricole haut en couleurs. Un vrai plaisir pour les yeux ! En effet, les ruelles sont prises d’assaut et chaque activité possède son emplacement attitré : les ustensiles en bois, ceux en ferraille, les chaussures, les chapeliers, les tisseurs… Vous avez aussi les montagnes de choux, de carottes, de maïs, un lieu spécial pour la nourriture du bétail, avec ses bottes d’herbes variées. Le lieu incontournable est le marché aux bestiaux, où vous trouverez une multitude d’animaux de toutes sortes : vaches, cochons, ânes, chevaux, lamas, alpagas, cochons d’Inde, poules etc. Il est d’une importance vitale pour toute la région, et vous pourrez constater que les paysans et habitants se déplacent, parfois de très loin, pour faire leur emplettes.

Selon le Ministère du Tourisme, près de 95 % des villageois sont des indigènes d’origine puruhá. Malgré le développement urbain de la ville, Guamote se situe dans une des régions les plus conservatrices et les plus traditionnelles d’Équateur. Sa population constitue une des plus anciennes populations du pays et la langue principale des habitants de la région est le quechua. Les ponchos colorés prédominent autour des étalages de fruits, légumes, objets de tous les jours et animaux, c’est la tenue traditionnelle du coin. Contrairement à Cuenca, ici, pas de chapeaux Panama mais des petits chapeaux en feutre qui protègent contre le climat rude des hauts plateaux de la cordillère des Andes équatorienne. Ce lieu encore non touristique est le paradis pour les photographes et ceux qui veulent s’immerger dans la culture andine. Attention, les Andins sont très timides et n'apprécient pas que l’on prennent des photos d’eux à la sauvette. Demandez-leur avant de leur tirer le portrait !

Vous remarquerez aussi la voie de chemin de fer envahie par les broussailles... Eh oui, il y a une vingtaine d’années, le train passait encore par ce village depuis Riobamba pour arriver à Alausí et à la fameuse Nariz del Diablo. Et ce, sur le toit des wagons, s’il vous plaît ! Malheureusement, ce trajet n’est plus possible aujourd’hui, seule la Nariz del Diablo existe toujours avec des règles de sécurité augmentées, mais je vous en parle plus loin. Par contre, si vous avez le temps (et le budget !), le Tren Crucero, un train spécial qui fait le trajet de Quito à Guayaquil sur 4 jours (nuits en hôtels, pas à bord ! ), y fait escale le jeudi matin pour visiter  le marché avant de poursuivre à Alausí.


Allez, parlons d’autre chose que du marché :

Bon plan pour ceux qui veulent faire des balades à cheval : il y a l’Hacienda Totorillas, située à 10 minutes de Guamote. Demandez à votre logement le contact et comment y aller !

Sinon, pour ceux qui auront la chance d’être dans le coin pour le carnaval, sachez que celui de Guamote est méconnu mais vaut le coup ! Des éléments d'origines temporelles (ancestrale, coloniale, républicaine, etc.) et culturelles différentes (préhispanique, hispanique et métisse) se sont mélangés ici pour construire ou créer des rites et des mythes uniques ! 

L’humour est évidemment omniprésent, tout comme des éléments temporels et d’autres venant de la cosmovision andine : la vie, la mort, monde d’en haut, monde d’en bas. Le personnage le plus représentatif de cette temporalité est la Veuve du Carnaval, qui porte dans son ventre le carnaval qui sera célébré l’année suivante. Cette coutume se rapproche de celle du carnaval de Barranquilla en Colombie, avec la mort de Joselito, qui personnifie la fin du carnaval jusqu’à l’année suivante !

Infos pratiques : Comment rejoindre Guamote et où se loger ?

Guamote se situe à 50 km au sud de Riobamba et est une excellente étape avant de poursuivre vers le sud. Le plus simple est de prendre un bus à Riobamba pour aller au sud ou depuis Cuenca pour remonter la cordillère des Andes.

Plusieurs logements existent, dont deux font partie de ma liste des partenaires. Vous vous sentirez comme à la maison et pourrez profiter de l’accueil chaleureux des locaux. J’ai tendance à privilégier des options chez l’habitant lorsque je voyage, cela permet de comprendre un peu le quotidien et de créer de beaux échanges. Si vous voulez séjourner le mercredi soir pour être sur place pour le marché, je vous conseille de vérifier la disponibilité, on n’est jamais trop prévoyant. Rien de plus frustrant que de se trouver face à des auberges complètes.

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Une région préservée et surprenante

Il n’y a pas que le marché de Guamote qui vaut le coup, il y a aussi tout ce qu’il y a autour !!

Tourisme communautaire avec vues sur le Chimborazo

Pour ceux qui viennent du sud et veulent continuer en direction du Chimborazo, je connais le plan parfait pour partir à la rencontre des communautés locales. Par exemple, la fondation Ahuana s’est organisée en tourisme communautaire et propose une grande variété d’activités en plus du logement chez l’habitant. Vous pourrez visiter le musée de la montagne à La Moya, le musée du lama à San Francisco pour comprendre la relation de cet animal avec les hommes et sa place dans la cosmovision indigène, goûter un bon steak de lama (c’est délicieux !), faire des randonnées dans le coin et participer à l’économie solidaire créée à l’initiative des communautés de Calpi grâce à l’achat de produits équitables (confitures, produits en fibre d’alpaga, artisanat, etc.).

D’ailleurs, saviez-vous que Humboldt, le grand explorateur, a séjourné à Calpi avant d’entreprendre l’ascension du Chimborazo? Il a parcouru tout le pays en suivant ce qui est aujourd’hui la route panaméricaine avant de voyager au Pérou. Si vous voulez en savoir plus, je vous explique sa traversée de l'Équateur et sa grande contribution aux avancées scientifiques de l’époque ici. Vous voulez suivre ses traces et tenter l’ascension  du Chimborazo ? Sachez que la meilleure période est entre décembre et mars ! Mais ne négligez pas l’acclimatation et jetez un œil à mon article consacré au mal des montagnes. Ainsi, pas de mauvaise surprise !

Et si vous vous intéressez à la gastronomie locale, Calpi est également le lieu choisi pour monter une coopérative consacrée au quinoa, graine sacrée à l’époque des Incas et consacrée de nos jours en super-aliment ! Les plants viennent nuancer les paysages andins de rose, jaune et pourpre et contrastent avec la végétation ambiante. C’est une merveille pour les yeux !

Histoire et coutumes ancestrales : église de La Balbanera et la lagune de Colta

Sur la route de Riobamba à Guamote, vous avez également l'église de La Balbanera, qui ne paie pas de mine mais qui a le mérite d’être la première église construite sur le sol équatorien ! Érigée en 1534 par les Espagnols, elle possède une architecture coloniale, sa façade en pierre étant d’origine.

En face de l'église se trouve la lagune de Colta. Si vous avez envie de vous dégourdir les jambes, faites donc une petite randonnée sur l’un des sentiers. Vous pourrez y observer la faune et flore locales comme la totora, une sorte de roseau que vous retrouvez notamment sur le lac Titicaca.

Les habitants continuent de construire des « caballitos de totora » (petits chevaux de totora), une embarcation millénaire et réminiscence du peuple chimú, une des civilisations pré-Incas de la côte nord du Pérou. Tous les ans en juin, ils tiennent même une compétition !

Les lagunes d’Ozogoche, un mystère obscur

Si en revanche, vous continuez votre itinéraire vers le sud et que vous voulez absolument sortir des sentiers battus, allez aux lagunes d’Ozogoche. Il vous faut  une voiture équipée car le terrain n’est pas des plus dociles. Mais vous savez que vous pouvez compter sur moi pour vous donner des infos sur la location de voiture. N’hésitez pas à m’envoyer une demande de devis.

Situées dans le parc national Sangay à 20 km de Guamote, les 45 lagunes vous accueillent avec silence et solennité. Une zone de camping (attention, températures fraîches !) et des sentiers de randonnées vous attendent et c'est un spot parfait pour l’observation d’oiseaux tout comme les balades à vélo.

Un phénomène annuel rend perplexes les scientifiques et naturalistes. Au mois de septembre, des « chorlitos », une des espèces d’oiseaux migrateurs fuyant l’hiver dans l’hémisphère sud et remontant vers l'Équateur, apparaissent morts sur les rives de ces lagunes. Suicide collectif ou accident ? Les oiseaux, épuisés par leur longue épopée et sur la fin de leurs réserves corporelles, arriveraient assoiffés et plongeraient dans les lagunes, ce qui provoquerait un choc thermique puis la mort. C’est en tout cas un phénomène encore non résolu qui renforce l’aspect mélancolique de ces lagunes.

Le train de la Nariz del Diablo, une prouesse unique au monde

Je ne pouvais pas terminer cet article sans parler de la Nariz del Diablo (nez du diable), cette prouesse technique pour l’époque (début du XXe siècle). La forme de la montagne et le nombre de morts lors de la construction de cette section des chemins de fer lui ont valu ce surnom macabre.

Cette partie de l'itinéraire est au centre du chemin de fer équatorien. C'est le tronçon qui relie la côte aux montagnes. Tôt ou tard, d'une manière ou d'une autre, les ingénieurs qui ont construit la ligne à l'est de Durán (à côté de Guayaquil) devraient réparer la pente effrayante des Andes. Le dénivelé est impressionnant : 500 mètres en à peine 12 kilomètres. 

J’espère que je vous ai donné envie d’aller découvrir le coin !  Si vous avez des questions, n’hésitez pas à me les poser sur le forum ou à prendre contact avec l’équipe pour vous aider à préparer votre voyage !

A très bientôt, 

Léon de Quito 

Un road-trip dans les Andes ? Un séjour en Amazonie ? Une croisière aux Galapagos ? Je vous aide avec plaisir à profiter des trésors de l’Équateur aux meilleures conditions grâce aux partenaires du Réseau Solidaire ! Dès maintenant, vous pouvez aussi me poser toutes vos questions sur le Forum en commençant une nouvelle discussion. Allez, je vous attends !!!

 

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