Découvrir Otavalo et sa région
Otavalo est connue pour son marché, mais c'est en réalité bien plus que cela : artisanat, randonnées et partage de cultures sont au rendez-vous.
En bref : Vous êtes à Quito et souhaitez découvrir un marché andin ? Pourquoi pas celui d’Otavalo ? Vous connaissez sûrement déjà le nom, c’est quand même le plus connu d’Équateur ! Par contre, je suis sûr que vous ne savez pas tout et c’est pour ça que je vais vous aider un peu. D’ailleurs, la région a beaucoup à offrir et ce serait dommage de se limiter au marché.
Un peu d’histoire
Otavalo ne devient un canton qu’en 1824, mais son histoire est bien plus ancienne et riche que cela. L’étymologie d’Otavalo est d’ailleurs le sujet d’intenses débats tant ce lieu est un carrefour interculturel des populations indigènes de l’Équateur. Dans la langue chaima, « otavalo » peut signifier « le lieu des ancêtres », en panzaleo, il veut dire « maison », et en shiripala, un mélange de quechua et de chapala, « lézard rapide » ! En tous les cas, Otavalo a toujours été un centre de vie important avant comme après l’arrivée des Espagnols.
Les premiers vestiges d’occupation humaine se concentrent autour du lac San Pablo, tout proche du volcan Imbabura. Les fragments de poteries retrouvés suggèrent que plusieurs cultures et civilisations s’y sont succédées. À l’arrivée des colons, Otavalo ne désigne pas une ville mais toute l’aire rurale entre Quito et Ibarra, où différents peuples s’étaient installés et organisés en communautés. C’est au cours du XVIIe siècle que le vice-roi d’Espagne décide d’y implanter une ville, laquelle restera modeste jusqu’au XIXe siècle. Von Humboldt y fait une pause avant d’arriver à Quito et est impressionné par les sommets enneigés du volcan Cayambe. Vous voulez en savoir plus sur l'expédition de von Humboldt en Équateur et les avancées scientifiques qui en ont découlé ? C’est par ici . Bolívar, quant à lui, décide de faire d’Otavalo une ville en 1829 lors de son retour vers Bogota. Mais en 1868, elle est entièrement détruite par une série de tremblements de terre.
Il ne reste donc pas beaucoup de vieilles pierres ou du centre historique à l’architecture coloniale, mais le coin d’Otavalo reste un lieu capital de convergence pour l’identité des populations indigènes d’Équateur. Ses paysages et ses cultures sont époustouflants !
Pas un, mais bien trois marchés !
Pour commencer, saviez-vous qu’en fait, Otavalo compte 3 marchés ? Et oui, avant d’aller découvrir la ville et ses environs, il est important de savoir quand y aller selon le marché que vous voulez explorer :
· Le marché d’artisanat sur la Plaza de los Ponchos ;
· Le marché aux bestiaux à l’ouest de la ville ;
· Le marché aux fruits et légumes sur la Plaza 24 de Mayo.
Le marché d’artisanat se tient tous les jours de 7 h à 19 h environ sur la place de los Ponchos. On y trouve un peu de tout : produits tissés (pulls, hamacs, sacs, etc.), sculptures, bijoux, cuirs et autres. Si sa réputation s’est construite sur le « Made in Ecuador », le marché est malheureusement victime de son succès et il faut avoir l’œil pour démêler le vrai du faux ! Si vous voulez un chapeau Panama, je vous donne les pistes pour reconnaître un vrai d’une imitation dans mon article dédié à ce symbole. Je vous conseille d’attendre d’aller à Cuenca, le berceau de cette tradition, ou dans une boutique spécialisée à Quito. Demandez-moi l'adresse !
Le samedi, les Indiens otavalos des villages avoisinants se joignent à l’événement et le marché s’étend considérablement. Autour de la place, vous trouverez facilement des petits restaurants pour goûter des plats typiques. Une spécialité de la région ? La « chicha del yamor », une boisson élaborée à partir de 7 maïs différents et d’un mélange d’épices ! Aujourd’hui, Yolanda Cabrera est l’une des rares à la proposer en dehors de septembre. Vous la trouverez au coin des rues Estévez Mora et Sucre. La boisson se célèbre aussi tous les ans autour du 10 septembre.
En vous promenant sur le marché, vous entendrez peut-être parler quechua. Une chose est sûre, vous verrez des Otavaleños porter l’habit traditionnel ! Le costume des hommes otavalos est composé d’une chemise et d’un pantalon blanc reflétant la « pureté spirituelle » de l’individu. Les femme, elles, ont de magnifiques tenues différentes selon leur région et leur statut matrimonial. Regardez-les attentivement, vous vous rendrez compte des variations.
Si vous prenez des photos des habitants, soyez respectueux et demandez-leur une autorisation, surtout pour les enfants.
Le marchandage est une pratique courante, n’hésitez pas à vous y essayer même si vous ne baragouinez que quelques mots d’espagnol ! En général, vous pouvez baisser le prix d’environ 10 à 20 %. Si vous êtes le premier client de la journée, par superstition, ils vous feront de meilleures offres. Bien sûr, si vous achetez plusieurs articles, ils baisseront les prix sans hésitation.
Le petit plus du samedi, c’est le marché aux bestiaux ! Il faut y arriver (très) tôt pour profiter pleinement du spectacle offert par les vaches, les canards, les cochons d’Inde et compagnie. Tout ce beau petit monde donne de la voix, une vraie cacophonie. Si vous comptez découvrir ce spectacle, privilégiez de dormir à Otavalo ou chez l’habitant, pour arriver dès 6 h 00.
Bon à savoir ! Dormir chez l’habitant est devenu de plus en plus courant et c’est une expérience interculturelle que je vous recommande vivement, même si vous ne parlez pas très bien l’espagnol (ou le quechua !). Méfiez-vous toutefois des agences qui vous feront payer jusqu’à 60.00 USD la nuit, plus du double des prix pratiqués !
Comme toutes les principales villes d’Équateur, Otavalo compte aussi un marché aux fruits et légumes ouvert tous les jours de 7 h 00 à 18 h 00 (sauf le dimanche où il ferme à 13 h 00). C’est l’occasion idéale de goûter des jus frais, des smoothies ou même une tranche de « cerdo horneado », ces impressionnants porcs cuits entiers à la broche.
Vous avez envie d'un petit déjeuné un peu plus traditionnel tout en ayant une belle vue du marché? Le café/restaurant "Buena Vista" surplombe délicieusement la plaza de los Ponchos où se tient quotidiennement le marché d'artisanat d'Otavalo. Un régale pour les papilles mais aussi pour les yeux, …et, sa situation stratégique permet d'assister à la vie du marché ! Si vous y allez pour manger, gardez un peu de place pour le dessert: cake à la carotte et brownies sont de la partie, et on en redemande !
Une nature riche toute proche de la ville
Au-delà du marché, la région d’Otavalo a beaucoup à offrir et mérite de s’y attarder si vous en avez le temps ! C’est d’ailleurs un des endroits incontournables du pays. Le tourisme et ses infrastructures s’y sont beaucoup développés tout en gardant l’authenticité du lieu intacte. Et si vous voulez une expérience d’immersion, contactez-moi pour aller dormir chez l’habitant et partager leur quotidien afin de vous imprégner totalement de l’ambiance d’Otavalo. Alors, bien sûr, vous trouverez des excursions à la journée depuis Quito, mais l’endroit est si riche d’activités et facilement accessible en voiture ou en transports en commun que ce serait dommage de passer à côté.
Tout proche du lac San Pablo se dresse le majestueux volcan Imbabura. L’endroit a récemment été classé « géoparc » par l’UNESCO. Il n’existe que 41 endroits dans le monde qui ont obtenu cette distinction, dont le canyon de Colca au Pérou. Une façon de reconnaître le caractère géologique unique de l’endroit et de le protéger durablement ainsi que la faune et la flore environnantes. Il est possible de faire l’ascension du volcan – avec ou sans guide – depuis La Esperanza. Le chemin est escarpé et il a souvent la tête dans les nuages, mais c’est une randonnée formidable sur le « Taita » Imbabura !
Si vous voulez partir à la rencontre de l’animal le plus connu des Andes, vous pouvez en profiter pour faire un petit tour au parc des condors pour des démonstrations de vol. Cette structure s’occupe de soigner des animaux blessés et en profite pour montrer au public la diversité de la faune aviaire locale et l’importance des actions de protection de la biodiversité. Le condor reste un animal rare et pouvoir l’apprécier de près est un vrai privilège. Le parc s’occupe aussi de « gallinazos » et de faucons et vous permettra d’en apprendre plus sur les oiseaux du paramo andin.
En chemin, vous pourrez jeter un œil à l’arbre sacré El Lechero, son histoire est passionnante. Demandez aux locaux de vous raconter les légendes, dont celle de la « Niña Pacha » !
Vous pouvez aussi pousser vers les lagunes de Mojanda ou vous lancer à l’assaut du Fuya Fuya, un « petit » volcan éteint de 4 263 mètres d’altitude sur lequel il est possible de randonner en toute autonomie et de gravir le sommet (voir plus d'info ici). C’est une expérience unique que de camper dans ce lieu isolé de tout, en plein paramo. L’altitude est d’ailleurs idéale pour une acclimatation en vue d’une ascension de volcans. Depuis Otavalo, vous pouvez y aller en voiture, mais prenez votre temps : la route est mauvaise. Si vous n’avez pas de voiture, vous pourrez trouver un transport pour environ 30.00 USD par personne (15.00 USD aller et 15.00 USD retour).
Les environs d’Otavalo offrent également d’autres trésors naturels comme la lagune de Cuicocha. Un endroit très important pour les populations indigènes locales est la cascade de Peguche, facilement accessible à pied depuis le centre-ville d’Otavalo.
Tout proche, le village de tanneurs de Cotacachi est charmant et le village artisanal d’Ilumán vous permettra d’en apprendre plus sur le travail local de la laine.
Bon à savoir ! Si vous voyagez en Équateur autour du solstice d’été, le 21 juin, vous aurez sûrement l’occasion de voir des festivités de l’Inti Raymi. Bien que sur la ligne de l’équateur, la célébration du soleil est importante dans les cultures indigènes. En février-mars, autour de carnaval, c’est le Pawkar Raymi qui met à l’honneur les fortes identités locales. Enfin, le Kapak Raymi en décembre, est la célébration du solstice d’hiver. Ces rites hérités de l’Empire inca sont devenus de grandes fêtes populaires, idéales pour partir à la rencontre des communautés.
Envie de sensations fortes lors de votre voyage en Equateur ? La lagune de Yahuarcocha, près d’Ibarra, est l’un des meilleurs spots de parapente de la région…Pour un contact d'instructeur sur place, n'hésitez pas à nous contacter! N’hésitez pas à lire le récit du vol en parapente de Théo sur le Blog Forum !
Si vous comptez passer la nuit, peut être sera de votre intérêt un petit camping au bord de la lagune Yahuarcocha qui vous permettra de vous reposer avec une belle vue sur les volcans Imbabura et Cotacachi…le dimanche, petits déjeuners et pâtisseries sont vendues sur place ! Demandez nous les détails lors de votre appel téléphonique ou le briefing de bienvenue.
Depuis Otavalo, vers où continuer ?
Otavalo est à deux petites heures en bus de Quito. Les départs sont réguliers (toutes les 10 minutes entre 5 h 00 et 21 h 00) depuis le terminal de Carcelén au nord. Comptez à peu près le même temps en voiture.
Si vous avez un véhicule, je vous recommande chaleureusement d’emprunter la route de la vallée de l’Intag pour vous rendre vers Mindo. En bus, cela est malheureusement impossible : rien de tel que la voiture de location surélevée pour apprécier les splendeurs de ce joyau caché !
Pour continuer votre périple, vous pouvez aussi filer vers le nord dans le coin d’Ibarra et la lagune de Yahuarcocha ! En revanche, si vous filez ensuite vers la forêt amazonienne, vous serez obligé de repasser par Quito (ou redescendre vers Pifo).
D’autres marchés à découvrir
Certes, le marché d’Otavalo est le plus connu, peut-être aussi parce qu’il y en 3 en 1 ! Cependant, l’Équateur compte de très nombreux autres marchés (plus ou moins grands, plus ou moins connus) tout aussi intéressants et hauts en couleur. D’ailleurs, le plus grand marché aux bestiaux du pays est celui de… Guamote, tous les jeudis matin. Pensez aussi à celui de Saquisilí, le même jour, quand vous voyagerez dans la région de la lagune de Quilotoa et du volcan Cotopaxi.
D’une façon générale, les marchés équatoriens débutent souvent à l’aube et sont beaucoup plus animés le matin. N’oubliez pas de prendre cela en compte dans votre programme ! Aller à un marché, c’est partir à la rencontre des habitants de la région, c’est découvrir des produits locaux, la culture, les coutumes, la gastronomie… c’est vivre un moment authentique ! Ne passez pas à côté de cette belle expérience.
Vous avez encore des questions ? L’équipe et moi se feront un plaisir d’y répondre pour que vous puissiez profiter des richesses de la culture andine pendant votre voyage en Équateur.
À bientôt,
Léon de Quito
Un road-trip dans les Andes ? Un séjour en Amazonie ? Une croisière aux Galapagos ? Je vous aide avec plaisir à profiter des trésors de l’Équateur aux meilleures conditions grâce aux partenaires du Réseau Solidaire ! Dès maintenant, vous pouvez aussi me poser toutes vos questions sur le Forum en commençant une nouvelle discussion. Allez, je vous attends !!!
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