Les mangroves en Équateur : comment les découvrir ?

En bref: Il n'y a pas que des volcans et de l´Amazonie en Equateur, il y a des mangroves aussi! Je vous dis tout !


L’Équateur est un pays très riche en biodiversité : ses îles de l’archipel des Galapagos, ses volcans, ses vallées verdoyantes ou encore ses plages… Il y a cependant un écosystème qu’on a moins l'habitude de visiter : les mangroves. En Équateur, les mangroves poussent dans tous les estuaires qui forment les rivières lorsqu'elles atteignent l'océan Pacifique. 

Qu’est-ce qu’une mangrove ? Où peut-on trouver des mangroves en Équateur ? Pourquoi est-il intéressant de les visiter ? Comment les visiter ? On vous dit tout sur cet écosystème encore peu connu du grand public. 

Que sont des mangroves ?

Les mangroves, ce sont ces zones humides que l’on trouve en bordure de mer ou de région tropicale. Elles constituent un écosystème à la fois terrestre et marin, et la végétation se caractérise principalement par la présence de palétuviers. Les mangroves suivent une organisation végétale et biologique unique au monde. Elles sont le lieu de vie de nombreuses espèces d'oiseaux, poissons, crustacés, mollusques et autres nombreuses espèces De plus, les mangroves offrent une protection naturelle contre les vents forts, les érosions des sols, les vagues d'ouragans et même les raz-de-marée.

La question de la culture des crevettes en Équateur

La crevette est une ressource importante pour l’Équateur, c’est le troisième produit le plus exporté après le pétrole et les bananes. En 2017, l’Equateur a exporté 425 000 tonnes de crevettes pour une valeur de 2,9 milliards de dollars américains, dépassant la production de la banane. La culture de la crevette est pourtant controversée ! Elle est accusée de mettre en péril les mangroves et tout ce qu’elles abritent. 

En effet les bassins créés pour l’élevage de la crevette constituent une menace pour les mangroves, c’est même actuellement la cause principale de destruction des mangroves en Équateur. L’essor incroyable de la crevetticulture (oui, oui ce mot existe) dans les années 60 a transformé l’élevage de crevettes traditionnelle en une pratique intensive, et ce, au détriment de l’environnement. Les impacts négatifs sont non seulement écologiques mais aussi sociaux et économiques. Parmi les plus inquiétants, se trouvent la salinisation des terres agricoles et la contamination des cours d’eau douce adjacents, la pollution affectant les communautés côtières et la propagation de maladies détruisant les élevages et provoquant des pertes économiques et la diminution des stocks d’espèces marines indigènes. 

Des zones de mangroves sont désormais sous protection, tel que les réserves écologiques de Churute, Capayas-Mataje et Arenillas. Le but est de mettre en places des accords afin de protéger cet écosystème fragile dans sa disparition progressive. 

Où trouver des mangroves en Équateur ?

La Réserve Écologique de mangroves de Churute

Les mangroves de la réserve de Churute sont les plus grandes d’Équateur. Situées dans le Golfe de Guayaquil, il est possible d’y organiser une excursion afin de découvrir les mangroves qui atteignent jusqu’à 10 mètres de haut. 

Si vous voulez en savoir plus sur les mangroves de Churute, n’hésitez pas à aller lire l’article qui dédié !

La Réserve Écologique de mangroves de Cayapas Mataje

La réserve écologique de mangroves Cayapas-Mataje, dans le canton de San Lorenzo, au nord-ouest de la province d’Esmeraldas, renferme plusieurs mangroves dont celle de Majagual qui s’étend sur une superficie de 2 8367 hectares. La réserve écologique de Manglares Cayapas-Mataje a été déclarée site Ramsar par l'UNESCO en 2003.

• Que faire dans la réserve de Cayapas-Mataje ? 

La grande attraction de la réserve sont bien sur les mangroves qui poussent à l'embouchure des rivières vers la mer. Là, les plantes et les animaux sont habitués à vivre dans ce mélange d'eau douce et d'eau salée. Les mangroves sont reliées par des canaux ou des estuaires qu’on peut naviguer et qui servent également de voies d'accès depuis les villes de San Lorenzo, Borbón, La Tola et Valdez.

On peut aussi aller voir l’île aux oiseaux (devant le canal du Bolívar) ou tout un tas (des milliers à vrai dire) de pélicans, hérons, mouettes, fous à pieds bleus et autre oiseaux viennent se reposer ou s’accoupler. 

Une autre grande attraction est le site archéologique de La Tolita. Dans le sud de la réserve, des vestiges de la culture du même nom ont été retrouvé. Cette civilisation aurait vécu dans la région entre 500 avant J.-C. et 500 après J.-C. Le site comporte plusieurs tolas, des petites élévations qui recouvrent les tombes où le défunt a été enterré avec des poteries, des bijoux en or et en platine, et de la nourriture qui l'a accompagné dans son voyage vers l'au-delà.

Le Refuge de la Vida Silvestre dans l’estuaire de la Muisne

Situées dans le province d’Esmeraldas, les mangroves de cette zone d’Esmeraldas sont un peu des survivantes. Il y a trente ans, cette région possédait l'une des plus grandes forêts de mangroves d'Équateur (avec plus de 20 100 hectares) mais aujourd'hui, 84 % de cette forêt a été réduite et sert de bassins de crevettes qui génèrent des revenus pour un petit nombre de grandes industries de crevettes. Le gouvernement local a pris note de cette destruction et a proposé à l'industrie de la crevette de replanter les mangroves de l'estuaire de Cojimies.

• Que faire dans le refuge de la Vida Silvestre de Muisne ?

Quand on vient dans le coin c’est évidemment pour découvrir la richesse de la faune et de la flore, à la fois terrestre et marine a bord de petites embarcations en suivant les canaux. On peut aussi en profiter pour en apprendre plus sur des communautés afro-américaines, caractérisée par leur joie et leur cordialité. On peut se rendre à la plage de Muisne, peu fréquenté (assez peu d’infrastructure touristiques dans la région) et donc très calme. A marée basse, on peut même rejoindre la plage de Mompiche à pied. 

L’archipel des Galapagos

Et oui ! Preuve supplémentaire de la diversité incroyable qu’on peut trouver sur les îles Galapagos, il y a aussi des mangroves. Des recherches menées par la Fondation Charles Darwin ont révélé qu'environ 35 % de la côte des Galápagos est couverte de mangroves, soit environ 3 657 hectares au total.  Entre 2004 et 2014, les mangroves auraient augmenté leur couverture de 24 %, signe très positif. Dans l'archipel équatorien, la croissance des mangroves est 100 % naturelle (sans aucune intervention de l'homme) c'est pourquoi les arbres prospèrent autant. 

Dans de nombreuses régions du monde, et notamment en Équateur, les mangroves disparaissent à un rythme alarmant, en raison du défrichement des forêts, de la pollution et du tourisme (et de la crevette !). Les Galapagos sont un excellent endroit pour étudier les mangroves car les écosystèmes de bord de mer ne sont pratiquement jamais en contact avec les humains.

A très bientôt,

Léon de Quito 

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